Mini transat 2023 Markus Burkhardt

10 juillet 2023

Mini transat 2023 Markus Burkhardt

Salut Markus ! Ça va bien ? J'ai quelques questions à te poser sur ta préparation pour la course "Mini-Transat". On va essayer de garder ça informel et sympathique, d'accord ? Prêt à te lancer ?

  1. Markus, peux-tu te présenter en quelques phrases et nous raconter qu’est ce qui t’a amené à faire de la course au large ?
    • Ingénieur, puis management.. marié, deux enfants adultes
    • Teambuilding fin 2011 – j’y ai donné mon petit doigt
    • Diverses Formations nautiques (cursus suisse, puis cursus Yachtmaster, instructeur)
    • Départ de la mini transat 2019 à la Rochelle -> décision de me lancer dans ce projet
  1. Tout d'abord, parle-nous de ta préparation avant la course. Quelles sont les principales choses auxquelles tu dois te consacrer pour être prêt pour cette aventure épique ?
    • Préparation sur 4 ans (certains le font sur 2 ans, mais cela devient de plus en plus compliqué).
    • Une année sur le Léman et 3 ans sur l’atlantique
    • Pole d’entraînement de la Turballe
    • Choix de continuer à travailler dans mon métier jusqu’à septembre 2022
    • Entraînement toutes les 2 semaines sauf saison des courses (avril à septembre). Participations aux courses de qualifications
    • Parcours de qualification de 1000milles nautiques
    • Au total, j’ai parcouru plus d’un ½ tour du monde avec mon petit bateau de 6.5m
  1. L'alimentation joue un rôle crucial dans la performance sportive. Quel genre de régime alimentaire suis-tu pour t'assurer d'avoir l'énergie nécessaire tout au long de la course ?
    • C’est une excellente question.. lors des premières courses, ou même lors de la qualification de 1000 milles (8 jours en mer) j’ai perdu énormément de poids.
    • Pas envie de manger, mal de mer, manque d’énergie -> cercle vicieux.
    • Je me suis donc approché d’une nutritionniste spécialisée dans le sport. Ensemble, nous avons fait plusieurs tests lors de courses et avons trouvé le meilleur compromis afin de garder un niveau d’énergie optimal.
    • 3 repas par jour, dont un petit déj, un repas froid, un repas chaud.
    • Sinon, prise de glucides (sucres lents) toutes les 20’ (cela peut être un biscuit)
    • De cette manière, nous avons réussi à limiter la perte de poids,. Mais surtout garder un niveau d’énergie constant.
    • Également des bienfaits contre le mal de mer
  1. Je suis curieux de savoir comment tu gères ton sommeil lors de la course. Avec des heures de navigation continues, comment parviens-tu à recharger tes batteries et à rester alerte ?
    • Si j’en crois ma Garmin, je devrais être mort après la 2e journée déjà, le niveau d’énergie étant tombé au minimum 😊.
    • Nous avons besoin en moyenne, selon les personnes entre 5-8h de sommeil par jour. Sur de courtes périodes, nous arrivons avec moins, mais cela a un impact sur la concentration et son énergie. La question est comment nous arrivons à accumuler ces 5-8h.. j’ai de la chance, je m’en sors bien avec 5h.
    • Par contre, il n’est pas tout à fait évident de s’endormir lorsque le bateau secoue dans tous les sens, que c’est la guerre sur le pont et qu’on n’a pas vraiment de place pour dormir.
    • Nous allons dormir à l’endroit le plus adéquat au niveau répartition du poids selon les conditions (au vent, sous le vent, dans la descente, dans la pointe ou au contraire dans les couloirs arrière)
    • La première nuit est toujours un peu compliquée. Pas forcement sommeil, excitation de la course, proximité des concurrents.
    • Une fois la machine en route, je fais des siestes de 20’ – je mets le réveil à chaque fois que je ne suis pas entrain de manœuvrer. Je m’endors en quelques secondes et me réveille la plupart du temps avant le réveil.
    • J’entends ou je perçois toutes les anomalies du bateau et il est très fréquent quûn réglage s’impose plus fréquemment que toutes les 20 minutes.
    • Il peut également arriver que je fasse plusieurs siestes d’affilées, juste en contrôlant mes instruments entre chaque sieste.
  1. Qu'est-ce qui te motive à participer à cette course exigeante ? Qu'est-ce qui te pousse à affronter les défis et à naviguer à travers l'Atlantique ?

 

Passablement de mes concurrents et amis font la mini transat comme porte d’entrée vers la course au large et ont des intérêts sportifs de résultat. On dit que c’est la course la plus difficile, car le bateau est petit, et surtout nous n’avons ni communication ni assistance.

Personnellement, je vois cela comme un défi et une aventure humaine. Un moyen de se dépasser et de sortir de ma zone de confort. Je n’ai ni la faculté ni le bateau pour obtenir un résultat dans la première moitié du classement. L’objectif est clairement de terminer et de pouvoir faire rêver d’autres personnes, et les encourager à relever le défi également.. d’où ce webinair ce soir.
 

  1. En parlant de motivation, j'ai remarqué que tu soutiens l'association Zoé4Live. Peux-tu nous dire pourquoi les skippers aujourd'hui profitent de l'occasion pour véhiculer une image lors d'une course à travers l'Atlantique ?

La mini Transat est une course en solitaire. Et j’avais besoin de trouver un sens à ce que je faisais. J’ai croisé la route de Zoé4life à plusieurs reprises durant ma préparation et lorsque je me suis approché d’eux, c’était une évidence de leur donner de la visibilité. Je ne sais pas pourquoi d’autres coureurs mettent en avant des associations de bienfaisance, mais pour ma part, je souhaiter donner un sens à mon aventure.
J’ai la chance d’avoir pu récupérer la mascotte de Alan Roura qui a fait le dernier VG ainsi que le record de la traversée de l’atlantique nord.

 

  1. Quel est le lien entre ton soutien à l'association Zoé4Live et ta participation à la Mini-Transat ? Comment les deux se complètent-ils ?

En gros, nous nous donnons les deux de la visibilité.
En début de projet, j’arrivais à leur verser CHF 1 /milles parcouru en course. Comme je n’ai pas encore bouclé tout le budget, je n’arrive actuellement pas à le faire. Mais si un généreux sponsor se manifeste, ce serait l’objectif.

  1. Revenons un instant à la préparation physique. Quels types d'exercices spécifiques effectues-tu pour te préparer physiquement à une telle épreuve ?

Il y a essentiellement deux types d’exercices que je réalise sans être pour autant un sportif aguerri.

  1. Cardio – essentiellement du vélo de route et VTT plusieurs fois par semaine (un peu moins actuellement pour éviter le risque de blessure)
  2. Gainage – sur le bateau, nous sommes gainés tout le temps et le corps doit compenser les mouvements du bateau

J’ai la chance d’avoir un frère et une belle sœur qui sont coachs sportifs et qui m’ont concocté un joli programme.
 

  1. Quelles sont les principales difficultés auxquelles tu t'attends lors de cette course et comment te prépares-tu à les affronter ?

La plus grande difficulté dans ce genre d’aventure c’est soi-même. Le mental est un élément super important.

Quoiqu’il arrive nous sommes seul et devons nous débrouiller avec ce que nous avons sur le bateau.

Bien entendu, nous avons la météo, la mer, les éléments à affronter, des éléments qui peuvent être hostiles. Mais nous nous sommes préparés à cela.

- Anticipation
- gestion du risque
- attendre que cela passe
- garder la forme physique et mentale (alimentation, sommeil)

  1. Une fois la course terminée, comment te remets-tu physiquement et mentalement de cette aventure ? Quelle est ta routine de récupération ?

Il est bien connu que les ministes passent par une période difficile lors de l’arrivée et les semaines qui suivent.
- fin d’un projet – impression très bizarre entre la joie de retrouver les siens et la tristesse que la fin d’un projet arrive
- questionnement pour la suite
- récupération physique, pas de souci.. manger et dodo et tout rentre dans l’ordre.. je n’ai jamais eu de récupération physique à gérer.
- Pour ma part, j’ai préparé ma suite professionnelle et je sais que le 1er décembre lorsque j’arriverai à nouveau en suisse, j’ai de nouveaux projets qui m’attendent.

 

  1. Et enfin, quelle est ta plus grande espérance pour cette édition de la Mini-Transat ? Quels sont tes objectifs personnels que tu aimerais réaliser ?
    je crois que mon espérance et mes objectifs ont déjà été abordés lors des différentes questions..
    pour résumer :
    - terminer la mini transat dans de bonnes conditions et si possible être bien classé au sein des anciens bateaux
    - Vivre une expérience unique, une aventure humaine que je pourrai partager par la suite
    - parler de ma passion et la partager, faire rêver et emmener des personnes qui partagent la même passion en mer avec moi.

Merci d'avoir répondu à toutes ces questions, Markus ! Tes réponses nous donneront un aperçu fascinant de la préparation et des motivations des skippers qui se lancent dans cette course incroyable.

Bonne chance pour ta préparation et pour la Mini-Transat.

Nous serons tous derrière toi, soutenant à la fois ta course et ton engagement envers l'association Zoé4Live !

 

 

"La Mini Transat, une course en solitaire de 4050 nm sans moyens de communication à bord de petits bateaux (6,50m) de course au large"

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